De nouvelles données inédites grâce au radiopistage !
Connaissance22
MARS 2021
Depuis octobre 2020, quatre visons d’Europe sont suivis par radiopistage. Ces suivis visent notamment à recueillir des données complémentaires sur l’écologie de l’espèce : taille et localisation des domaines vitaux, mobilité spatiale et temporelle, types de gîtes diurnes utilisés selon les saisons, et pour les femelles, comportement durant la gestation et au moment de la mise-bas. Les données recueillies à ce jour sont déjà riches d’enseignements.
Des femelles adultes aux domaines vitaux restreints
Depuis cet automne, les femelles adultes Mellea sur la Charente en amont d’Angoulême, et Naïa dans les marais de Rochefort restent cantonnées à leurs domaines vitaux de 2 à 3 kilomètres linéaires, et ne semblent avoir été perturbées ni par les crues historiques du mois de février, ni par le début de la période de rut qui marque la nouvelle saison de reproduction. Le suivi dans les prochaines semaines va être déterminant pour tenter de caractériser les sites de mise-bas et leurs éventuelles particularités par rapport aux gîtes diurnes localisés quotidiennement.
Le mâle adulte Tim assez routinier
Le mâle adulte Tim, bien connu des équipes par ses nombreuses captures (13 au total), exploite à ce jour près de 600 ha de marais sur environ 2,5 x 2,5 km, contre près de 1000 ha pour son voisin Popeye suivi au printemps dernier (lettre info n°2). Cependant, la période de rut pourrait l’amener à devenir plus actif dans les prochains jours au cours de ses déplacements.
Plus de 120 km de cours d’eau explorés par le jeune mâle Gwenn
Le jeune mâle Gwenn, en période de dispersion au moment de sa capture, montre quant à lui un esprit particulièrement vagabond, puisqu’il a exploré à ce jour plus de 120 km linéaires de cours d’eau, visitant tour à tour non seulement la Charente entre Vars et Mansle mais également ses affluents l’Auge, l’Aume, le Bief et la Bonnieure jusque Chasseneuil-sur-Bonnieure, pour certains jusqu’en tête de bassin versant comme sur le Sauvage, affluent de l’Auge.
Ces données inédites, sur des affluents jusqu’alors sans donnée avérée de l’espèce, montrent une fois de plus la grande capacité de déplacement des individus, déjà constatée lors du suivi de Badu (lettre info n°2), et la nécessité absolue de prendre en compte de très larges territoires pour la mise en place de mesures de conservation.
Contact
COORDINATRICE DU PROJET LIFE VISON Ingrid Marchand, TÉLÉPHONE : +33 5 46 82 12 45 ADRESSE : LPO – Les Fonderies Royales, 8-10 rue du Docteur Pujos – CS 90263 – 17305 Rochefort